Productions – Ēditions
En résidence du 7 au 11 février
Saint-Nazaire, Théâtre Jean Bart
Création en 2022
Un cafard, un piano noir...
d'après l'œuvre La passion selon G.H. de Clarice Lispector (1)
Sophie Agnel : piano - Lara Bruhl : voix
Etienne Foyer : son
Sophie Agnel, pianiste et Lara Bruhl, comédienne et danseuse se saisissent du livre La passion selon G.H. (1) de Clarice Lispector ; femme de lettres brésilienne dont l’œuvre fait entendre une voix unique que cerne une écriture d’une précision implacable : ici, une expérience mystique à travers la rencontre d’une femme et d’une blatte.
Un cafard, un piano noir… confronte deux univers, deux femmes, où piano et voix se mêlent et s’entrechoquent. De la dentelle à la noise, toutes deux tissent une matière souterraine et vibrante, un objet musical où résonnent des fragments de l’œuvre tantôt murmurés, tantôt scandés, tantôt hurlés, tantôt chantés…
(1) édition Des femmes Antoinette Fouque / traduit du brésilien par Claude Farny (1978) - traduit du portugais (Brésil) par Didier Lamaison et Paulina Roitman (2020)
Une commande de Notoire / Cycle cf. Femme(s)
Co-production : La Muse en Circuit - CNCM, Notoire - cie conventionnée par la DRAC Ile-de-France & Athénor scène nomade - CNCM, Saint-Nazaire
Extraits à écouter :
Enregistrés et mixés à La Muse en Circuit - Centre national de création musicale, en septembre 2021.
À propos de Clarice Lispector :
Clarice Lispector une figure majeure de la littérature brésilienne et sud américaine, une écrivain d’une modernité incroyable. Sa démarche est à la fois complètement intérieure et tournée vers le monde.
Tant que j’aurai des questions à poser, tant que je n’aurai pas de réponse, je continuerai à écrire. Clarice Lispector – L’heure de l'étoile
La passion selon G.H. est une de ses œuvres phares. Elle dira de ce roman : Ceci est un livre comme tout autre. Mais je serais heureuse qu’il ne soit lu que par des gens à l’âme déjà formée. Ceux qui savent que l’approche de toute chose se fait progressivement et malaisément et passe même par le contraire de ce qu’on se propose d’approcher.
Extrait :
_ _je cherche, je cherche. J’essaie de comprendre. J’essaie de donner à quelqu’un ce que j’ai vécu et je ne sais pas à qui, mais je ne veux pas garder pour moi ce que j’ai vécu. Je ne sais que faire de ce que j’ai vécu, j’ai peur de ma profonde désorganisation. Je doute de ce qui m’est arrivé. M’est-il arrivé une chose et moi, faute de savoir comment la vivre, en ai-je vécu une autre? C’est ce que je souhaiterais nommer désorganisation, et je pourrais m’aventurer avec assurance, car je saurais où revenir ensuite : à mon organisation antérieure. Je préfère appeler cela désorganisation car je ne veux pas me confirmer dans ce que j’ai vécu - en m’en confirmant je perdrais le monde tel que je l’avais, et je connais mon inaptitude pour un autre.