Les tambours qui parlent

Autrefois, la pratique des Tambours était largement répandue en Afrique. Les tambours parlants véhiculaient des messages : ils pouvaient annoncer les naissances, les décès, les mariages, les événements de toutes sortes, les danses et les cérémonies d’initiation. Ils diffusaient les communiqués gouvernementaux et signalaient l’état de guerre, la venue d’étrangers. Ils jouaient aussi dans les combats de lutte. Ils racontaient l’histoire des familles, rappelaient la vie des ancêtres, faisaient des louanges, et dévoilaient aussi un univers poétique. Le langage des tambours renvoie ainsi aux rythmes de l’univers, à des dimensions spirituelles, à des réalités sociales, à un ordre de l’univers, à la transmission d’une tradition orale mais également à une dimension artistique. Compte tenu des contextes de mondialisation et du désintérêt qui sévit autour de leur art,ce langage tend à disparaître.

Yacouba Moumouni a été saisi par l’urgence de créer une oeuvre à partir de leur musique, véritable langage et patrimoine immatériel inestimable. C’est par le biais d’une création qu’il veut répondre à cette urgence, poser les enjeux esthétiques de cette musique et composer à partir de l’extraordinaire imaginaire qui se dégage de la richesse rythmique et sonore. Ce travail est enfin un hommage à ces musiciens, à leur public et aux chefferies qui ont maintenu cet art dans sa pratique originelle.

Les tambours qui parlent commencent un travail au long court avec Athénor. Ils viendront régulièrement pendant 3 ans. Ils commencent cette saison avec une semaine de présent du 26 juin au 1er juillet.

Des temps de rencontres, d'échanges et de concerts se dérouleront tous du long de la semaine avec différents partenaires tels que le Conservatoire à Rayonnement Départemental de Saint-Nazaire, l'école de musique de Pontchâteau, école de musique de Saint-Brévin, la Maison de Quartier d'Avalix...

Cette résidence sera également l'occasion d'une rencontre entre Yacouba Moumouni et la saxophoniste Sakina Abdou.