À l'ombre des nombres

Les musiques ne répondent pas toujours à l’appel d’une muse ou ne suivent pas forcément le chemin d’une émotion. Il est certains compositeurs qui jouent avec le phénomène sonore pour ce qu’il est - une onde en vibration - et d’autres qui s’amusent à construire des œuvres musicales en suivant une logique qui se calcule et dont l’arithmétique se donne à comprendre avec autant de transparence qu’une pendule dont on aurait enlevé le coffret de bois.

Martine Altenburger, Lê Quan Ninh et Aurélie Maisonneuve, trois musiciens des musiques écrites et improvisées d’aujourd’hui, s'attachent à explorer dans la richesse et la diversité du répertoire du XXème siècle et de la création contemporaine, des écritures musicales, délibérement ou non, fondées sur le nombre, le calcul, la suite, la probabilité, le hasard : autant d’éléments et de principes mathématiques présents, par exemple, dans les partitions à compter, les pyramides de phonèmes, les additions de sons, les groupements de rythmes, les partitions indéterminées de compositeurs comme Tom Johnson, Georges Aperghis, Steve Reich, Jason Treuting ou John Cage... et passent commande d'une pièce au jeune compositeur Théo Mérigeau.

Accompagnés de Julien Rabin au développement informatique et technologique, ils travaillent à une forme qui se déploie dans une écriture de plateau et une scénographie faisant apparaître les nombres qui sous tendent la structure des œuvres et envahissent au fur et à mesure l'espace.