10h30, 15 novembre 2013 au collège Debussy où des élèves de 4ème s’apprêtent à composer avec l’auteur Jean-Luc Raharimanana.
La cloche sonne. « Rien sur les tables qu’un stylo » demande Jean-Luc R. Les élèves s’interrogent déjà sur quoi ils vont bien pouvoir écrire. Sur la table ? Patience. Avant d’écrire, il nous faut un brouillon, et quel est ce tout premier brouillon que l’on utilise très souvent sans en être conscient ? Les pensées, pardi ! Mais aussi le corps et ses sens. Difficile de se dire que l’on écrit avec notre odorat, et pourtant. Avons-nous vraiment conscience de tout notre corps ? « Pas vraiment », répondent les élèves. Alors en fermant les yeux, tous se mettent à imaginer un point sur leur corps, un point qui se déplace et finit son voyage dans leurs mains et qu’ils serrent pour ne pas qu’il s’échappe. Est-ce bien là, la matérialisation de notre inspiration ? « Ecrivez une phrase courte dans le brouillon de votre tête et répétez-la toujours dans votre tête ». Le point imaginé s’est posé sur un mot de cette phrase. Une feuille blanche apparaît ‘enfin’ sur leur table. Le mot choisi est alors jeté sur la feuille blanche. Puis, le point choisit une lettre de ce mot, que l’on ancre sur la même page. Place à l’oralité. Dans un ping-pong vocal, les élèves crient leurs mots et leurs lettres en alternance : « Faim – L – Soir – N – Point – i – noirceur – A… » Les mots s’entrechoquent dans une parade, peut-être le début d’une histoire. Aurait-on réussi à capturer et transformer physiquement l’inspiration qui se balade en et hors de nous ? Visible et invisible restent en suspens.
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Rédaction : Gina Di Orio