Après avoir travaillé le même passage de la pièce de Shakespeare, fameux « Roméo et Juliette », en anglais les élèves du Lycée Livet se livrent à l’acte théâtral, cette fois, en français.
C’est la scène du balcon qui démarre et dans un jeu de phrasés, on se rend compte de toute la subtilité du texte mais aussi des différences culturelles et générationnelles de cet autre temps Shakespearien où l’adolescence n’existait pas. La jeune Juliette, à peine 13 ans, est déjà une adulte que l’amour tourmente. Dans la classe, une seule fille pour une seule Juliette et une foule de Roméo criant, chuchotant, se bousculant même pour trouver faveur à ses yeux. Et si Juliette était un homme et Roméo une femme ? Une proposition qui fait mouche entre quelques éclats de rire où le texte joue avec les mots et la sémantique. « Prends moi toute entière ». Pas de doute, mais restons en là dans l’imaginaire.
Les élèves ont déjà pensé à une interprétation de Roméo et Juliette sur scène très personnelle qui se rapprocherait plus d’une saga Star Wars que d’une romance contée. Inspirés par leur cours de SIN (Système d’Information Numérique), ils imaginent un Roméo communiquant à l’aide d’un robot à treuil pour transmettre jusqu’au balcon ses mots à sa promise. Voix artificielle sans émotion pour ce robot guidé par une tablette. Intéressant ! Car tout est histoire de communication et de sentiments dans l’oeuvre. On pense notamment à un autre passage qui pourrait à son tour être robotisé où Roméo apprend que Juliette est morte, alors qu’elle est plongée dans un profond sommeil duquel elle va finalement se réveiller, mais trop tard. Le message erroné pourrait être associé à un bug informatique d’un robot peu fiable. Mais si le robot devient le medium des paroles de Roméo, Juliette ne pourrait-elle pas finalement être séduite que par son messager numérique ? Robot et Juliette, cela ne sonne finalement pas si mal.
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Atelier artistique au Lycée Livet, le 30 janvier 2014.