Voici les beaux clichés de moments curieux lors de l’atelier du 28 février qui s’est déroulé en présence des élèves de l’école Aimé Césaire.
Photos : Eric Sneed
Voici les beaux clichés de moments curieux lors de l’atelier du 28 février qui s’est déroulé en présence des élèves de l’école Aimé Césaire.
Photos : Eric Sneed
Des tableaux blancs posés par terre, une histoire d’arc-en-ciel…Il ne reste plus qu’à inviter nos petits explorateurs de couleurs à découvrir et créer ensemble.
Blanc, tout est blanc ! Mais n’y a t-il pas une petite tache par ici ? Si ! Alors on la balaye du pinceau doucement comme un câlin et fort comme une tempête. Un pinceau, un tableau. Ne manque t-il pas quelque chose ? De la peinture, évidemment. Mais cette fois-ci pas de la peinture comme on en utilise souvent, en pot, gluante et qui laisse des traces mais des feuilles de couleurs que l’on délivre de leurs drôles de boites. Corinne Laurent avait tout prévu. Vert comme une grenouille, bleu comme un poisson qui fait des bulles, rouge comme un lion qui rugit, jaune comme le soleil qui brûle. Voilà de belles couleurs qui se posent sur chaque petit tableau blanc que les petits curieux finissent en l’éclairant d’une lampe torche. Une vraie oeuvre collective colorée et sans peinture ! Pari tenu.
Au bout du couloir et non de la couleur, un autre groupe de petits curieux explorent la lumière en compagnie de Cécile Moisdon. Munie d’un bac d’eau, d’une lampe torche, de petits caches opaques et d’un miroir, on s’adonne alors à une petite expérience pour dévier la lumière et finalement fabriquer un arc-en-ciel. Les yeux s’écarquillent : Wah !
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Atelier du 27 février 2014.
Rédaction : Gina Di Orio
Après l’expérience scientifique de la chimie des couleurs, place à la touche artistique avec Katerini et Sébastien les artistes et Corinne médiatrice Athénor venus éclairer de manière poétique toute la petite classe.
Il fait sombre, mais nous n’avons pas peur. Ce peu de lumière crée la bonne atmosphère pour chercher autour de la notion de couleurs. Tiens, une lampe de poche ! C’est de la lumière, comme un soleil. Mais comment faire si l’on souhaite en changer la couleur ? Quelques propositions ne tardent pas à fuser : ‘‘il faut la secouer ! Non il faut de la peinture ! Non, peut-être qu’il faut se cacher car la lumière est timide et pour changer il faut qu’elle soit seule ». En voilà des hypothèses…mais en vérité pour changer la couleur de la lumière d’une lampe de poche, Katerini et Sébastien ont appliqué de la gélatine sur le verre des lampes, cette drôle de feuille transparente et colorée que l’on utilise sur les projecteurs des théâtre. Une astuce d’artiste. Petites lampes allumées, nous voilà prêts dans ce ciel de toile blanche à reproduire mesdames les couleurs qui se promènent, se cachent, se sauvent même. Mais lorsque les premières gouttes de pluie se mettent à tomber, alors elles se serrent l’une contre l’autre et finissent par former ce qui émerveille : l’arc-en-ciel.
Dans ce ciel, des nuages arrivent avec Corinne tout doucement comme dans un souffle d’air. « Je suis un nuage et je vais dans le ciel ». Mais surpris par les couleurs, les petits nuages grelottent dans le bleu, rugissent de colère lorsqu’ils voient rouge et sont parfois verts de peur.
Quand les couleurs prennent le pouvoir sur notre imagination, quel enchantement !
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Atelier avec les artistes de la Main d’Oeuvre, le 31 janvier 2014.
Après avoir travaillé le même passage de la pièce de Shakespeare, fameux « Roméo et Juliette », en anglais les élèves du Lycée Livet se livrent à l’acte théâtral, cette fois, en français.
C’est la scène du balcon qui démarre et dans un jeu de phrasés, on se rend compte de toute la subtilité du texte mais aussi des différences culturelles et générationnelles de cet autre temps Shakespearien où l’adolescence n’existait pas. La jeune Juliette, à peine 13 ans, est déjà une adulte que l’amour tourmente. Dans la classe, une seule fille pour une seule Juliette et une foule de Roméo criant, chuchotant, se bousculant même pour trouver faveur à ses yeux. Et si Juliette était un homme et Roméo une femme ? Une proposition qui fait mouche entre quelques éclats de rire où le texte joue avec les mots et la sémantique. « Prends moi toute entière ». Pas de doute, mais restons en là dans l’imaginaire.
Les élèves ont déjà pensé à une interprétation de Roméo et Juliette sur scène très personnelle qui se rapprocherait plus d’une saga Star Wars que d’une romance contée. Inspirés par leur cours de SIN (Système d’Information Numérique), ils imaginent un Roméo communiquant à l’aide d’un robot à treuil pour transmettre jusqu’au balcon ses mots à sa promise. Voix artificielle sans émotion pour ce robot guidé par une tablette. Intéressant ! Car tout est histoire de communication et de sentiments dans l’oeuvre. On pense notamment à un autre passage qui pourrait à son tour être robotisé où Roméo apprend que Juliette est morte, alors qu’elle est plongée dans un profond sommeil duquel elle va finalement se réveiller, mais trop tard. Le message erroné pourrait être associé à un bug informatique d’un robot peu fiable. Mais si le robot devient le medium des paroles de Roméo, Juliette ne pourrait-elle pas finalement être séduite que par son messager numérique ? Robot et Juliette, cela ne sonne finalement pas si mal.
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Atelier artistique au Lycée Livet, le 30 janvier 2014.
Le 30 janvier dernier fut l’occasion d’une soirée dédiée au partage. Artistes, chercheurs, professeurs, quelques élèves, partenaires et l’équipe de Athénor ont répondu présents à ce moment de pitchs où chacun a une minute pour se présenter et exposer éventuellement l’état d’avancement du projet initié. Un bon moyen de se retrouver en toute convivialité autour de l’art et des sciences bien sûr !
Jean-Luc Raharimanana, auteur
Cécile Moisdon, Séquoia
Xavier Roquefelte, enseignant-chercheur à l’Université de Nantes et à l’IMN
L’équipe enseignante du collège Gaston Serpette par Véronique Thouvenin
Jean-Jacques Loiseau, chercheur à l’IRCCyN
Laurent Guillopé, chercheur au laboratoire de mathématiques Jean Leray
Stéphane Prigent, animateur du Bâtiment B
La Compagnie la Main d’Oeuvre, Katerini Antonokaki & Sébastien Dault
Karine Batard, enseignante à la Joliverie
L’ACCOORD en force
Chris Ewels, chercheur au CNRS et à l’IMN
Philippe Mocquard, professeur de SIN (Système Information Numérique) – Amanda Crimé, professeur d’Anglais et 2 élèves du Lycée Livet.
Corinne Laurent, médiatrice artistique Athénor
Yann Courtil, Réseau Éclair
Murielle David, enseignante à Jean Zay
Noëlle Vassal, enseignante à l’école Aimé Césaire & Gildas Hervé enseignant à l’école du Plessis Cellier
Exposciences ce sera quoi ?
Photos : Eric Sneed
Et si on se voyait, histoire de faire le point ?
Les professeurs des écoles maternelles et primaires motivés par le projet Art & Sciences se sont donnés rendez-vous toute une après-midi pour partager ensemble questions et approches. Les thématiques traitées passées au peigne fin, ils ont pu échafauder de nouveaux plans qui ont tout de ludiques, enfin ils l’espèrent. Le thème des couleurs leur a inspiré une boite noire dans laquelle seraient projetées des lumières, tandis que le thème des engrenages aurait trouvé sa parfaite retranscription dans les kits Celda, petites pièces de plastiques pour petits ingénieurs en mécanique et surtout en herbe. L’idée de cette après-midi était au partage de ce qu’il adviendrait dans les prochaines semaines en classes mais aussi des doutes et questionnements survenus au cours d’ateliers précédents. Pas si simple en effet de traduire concrètement des concepts scientifiques à des enfants qui ne maitrisent pas tout le vocabulaire que l’on souhaiterait et encore moins de se projeter dans un rendu collectif quelque peu « artistique » qui arrive à grand pas ! Exposcience nous voilà ?
Rencontre réalisée le 22 janvier 2014 à Sequoïa
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Rédaction : Gina Di Orio
Des fleurs, un jardin qui se compose, la compagnie de La Main d’œuvre nous convie dans un spectacle où les arts se rencontrent dans une pure poésie. Katerini Antonakaki sur scène, Sébastien Dault aux commandes, le rideau se lève.
Tout est parti du Zinc, dont le symbole chimique ZN2+ a été réinterprété littéralement en ZEDEN2+. Dans l’idée de créer une composition sonore à partir d’objets composés de zinc, les artistes se sont rendus compte que nombre de ces objets chinés étaient en fait dédiés au jardinage. Tout s’est ensuite enchainé de façon très naturelle. La scène s’est peu à peu transformée en jardin composé de petits modules, d’arbres, d’une cabane, d’une serre, d’un puits et de boites aux lettres. Dans ce théâtre d’objets, la voix de Katerini nous berce dans une musique électroacoustique entièrement composée par ses soins et avec les objets présents sur scène. Tout est minutie, l’horticultrice déplie ses rêves, cultive son jardin initiatique. L’espace se remplit de poésie et de magie dans ce jardin vert imaginaire où les pensées sont des parcelles de notre imagination mais aussi des fleurs. Un jardin intérieur où les idées vont et viennent comme un journal intime qu’on traverse, un petit bout d’Eden qui germe et fleurit avec l’eau, la terre, la lumière.
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Spectacle représenté le mardi 10 décembre à la Maison de Quartier de l’île de Nantes devant les classes. En savoir + sur la Main d’Oeuvres : http://www.lamaindoeuvres.com/
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Rédaction + photos : Gina Di Orio
Au bout d’un long couloir, voilà donc le fameux laboratoire de l’Institut de Recherche en Communications et Cybernétique de Nantes. 267 chercheurs fourmillent au sein de 9 équipes de recherche, ce qui en fait un laboratoire conséquent, dit-on.
Ici, ce qui préoccupe la majorité des chercheurs c’est le temps. Non pas qu’ils le gagnent, s’apprêtent à ne pas le perdre ou qu’ils lui courent après. Non, le temps qu’il y a entre l’action d’une commande, le calcul et sa réponse, voilà ce qui les intéresse. Le temps de la communication, le temps d’un message entre la pédale et le freinage, entre l’action et la réaction, en effet, c’est important. Ici, tous s’attèlent à ce qu’il soit optimisé et hautement précis, qu’il réponde à des contraintes de temps réel dur, pour créer des systèmes de contrôle autonome. « Finalement, en automatique, nous forçons des objets à se comporter comme on le voudrait en travaillant sur des modèles informatiques et en raisonnant sur ces modèles en utilisant la théorie des systèmes et des signaux » confie Jean-Jacques Loiseau, chercheur. Dans ce grand garage, hangar à recherches, le simulateur de conduite nous plonge concrètement dans le vif du sujet. Grâce à ce dernier, les chercheurs épaulés de psychologues étudient le comportement du conducteur pour tester l’aide à la conduite. Tandis qu’un peu plus loin, la star de ces lieux se réveille peu à peu : Bonjour Nao ! Le petit robot humanoïde autonome et programmable nous salue bien bas et enfile la robe qu’une créatrice nantaise lui a tout dernièrement confectionnée. Retour en enfance et à la fois bond dans le futur, on se prend à rêver d’un avenir hautement technologique.
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Visite de l’IRCCyN par les élèves du Lycée Livet le 5 décembre 2013.
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Rédaction + photos : Gina Di Orio
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Les élèves des écoles Aimé Césaire et du Plessis Cellier ont mis le doigt dans l’engrenage avec Philippe Deniard, chercheur à l’IMN, Institut des Matériaux de Nantes.
Mettre le doigt dans un engrenage c’est se faire happer dans un mouvement qui se transmet plus loin et plus ou moins vite. Grâce aux creux et bosses de l’engrenage, les roues tournent ! Mais sans moteur, pas de mouvement. Sachant que le moteur sur un vélo c’est l’humain : pédalons, pédalons, pour avancer ! Si on regarde de plus près, nos pieds actionnent un mouvement qui se transmet grâce aux pédales puis à un engrenage composé d’une chaine et de roues pour que l’on puisse rouler. Mais le vélo tel qu’on l’imagine a t-il toujours existé ? Et bien non. Car la chaine qui permet la transmission du mouvement n’a été inventée qu’en 1889. Avant, le vélo ne roulait que grâce à la poussée de nos pieds sur le sol, personne ne pouvait s’imaginer pouvoir tenir l’équilibre sur ces roues et pourtant…Imaginez-vous assis à califourchon sur une poutre de bois réunissant deux roues, et c’est tout. Fatiguant, n’est-ce pas ? À réfléchir, ce vélocipède, aussi appelé draisienne, breveté en 1818, n’est autre que le reflet d’une invention de son temps. « Monsieur Karl Drais ne connaissait pas tout ce que l’on sait en 2014, c’est évident. » Car être chercheur c’est finalement utiliser tout ce que l’on sait et toutes les matières que l’on maitrise, extraire les savoirs du passé, s’intéresser aux besoins du futur pour finalement trouver. De l’engrenage à la réflexion sur l’innovation, on peut dire que la pensée s’est elle aussi mise en mouvement.
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Rédaction : Gina Di Orio
Un bout de tissu, un miroir, un parapluie, un thermomètre…comment imaginer que ces objets du quotidien peuvent nous faire appréhender de manière scientifique le vide et la matière ? Philippe Deniard, chercheur à l’IMN, Institut des Matériaux de Nantes, nous éclaire.
Le vide ? C’est l’absence de matière. Mais pour parler de la matière, il faut d’abord observer sa plus petite unité : l’atome. Et ne vous méprenez pas, le type d’atomes ne suffit pas à définir la matière, il faut aussi appréhender les liaisons qu’ils entretiennent, comment ils sont arrangés. L’un des exemples le plus flagrant est le cas du diamant et du graphite, qui tous deux sont constitués des mêmes atomes de carbone et pourtant le graphite est noir, mou et conducteur tandis que le diamant est transparent, dur et isolant. La différence ? Vous l’aurez devinée, c’est l’arrangement des atomes entre eux. Mais au fait, comment sait-on tout cela ? Comment imaginer l’infiniment petit quand on n’est pas chercheur chevronné ou scientifique échevelé ? « On peut faire des découvertes sans connaissances compliquées et juste faire appel au bon sens et à la curiosité » rassure le chercheur. C’est donc cela : être curieux ! C’est ainsi qu’un certain Herschel, musicien du XVIIIe siècle, a découvert l’infrarouge. Parti du constat qu’au soleil il fait chaud, et que c’est certainement la lumière du soleil qui émet cette chaleur, Herschel a voulu savoir quelle couleur nous réchauffe le plus. Le chercheur en herbe, muni d’un prisme pour diffracter la lumière et de thermomètres, découvrit que la chaleur qui se dégageait à côté de la couleur rouge était plus forte que dans n’importe quelle couleur du spectre visible par l’humain : ainsi fut découvert le rayonnement infrarouge, une couleur que notre œil ne détecte pas et qui pourtant existe. Une preuve parmi tant d’autres que la science est à la portée de tous et que les questions scientifiques trouvent leurs réponses dans des objets du quotidien. D’ailleurs quiconque a la possibilité de diffracter la lumière, comme on dit, au travers des mailles d’un parapluie, ou d’un simple tissu, dans une flaque d’eau… Plein les yeux, plein la tête, on admet alors que la science nous entoure, qu’elle peut se vivre simplement, avec pure curiosité et qu’au travers d’objets communs et familiers nous sommes tous capables d’appréhender l’infiniment petit comme l’infiniment grand, le vide et la matière.
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Rédaction : Gina Di Orio