Productions – Ēditions
Création novembre 2020
Tumik
Philippe Le Goff : conception, sons* et images
Lumières : Bernard Poupart - Regard extérieur : Brigitte Lallier-Maisonneuve
*à l’exception des sons de guitare électrique joyeusement improvisés par les amis d'Immensity of the Territory : Christophe Havard, Antony Taillard et Charles-Henry Beneteau
Interview : Ilisapi Isulutak Malaia Papatsi, Ulipika Veevee, Lea Nutaraq de Pangniqtuuq,
Voix des Katajaq : Nelly Nungaq, Alasi Alasuak, Lusi Amarualik, Marie Sivuarapik, Alasi Tullaugak, Laina Tullaugak Martha Sivuarapikde Povungnituk
Performance documentée
en hommage à Michèle Therrien
Infatigable voyageur du Grand Nord, Philippe Le Goff propose avec Tumik une improvisation mêlant images, sons et chants, glanés depuis plus trente ans dans le Grand Nord Arctique. Cet essai autobiographique revient sur ses rencontres avec les inuits et la confrontation à cette nature immense et millénaire.
« Tumik (prononcer Toumik) signifie "trace" en Inuktitut. C’est sur les traces de ma mémoire que se développe cette improvisation-documentaire, oxymore apparent qui met en parallèle deux formes qui s’appuient sur des démarches priori opposées, mais le sont-elles autant ? Je ne sais plus vraiment quand commence mon histoire avec le grand Nord. Est-ce à l’âge d’enfant avec mes grands rêves d’explorateurs perdus dans l’univers blanc des mers gelées ? Ou plus tardivement par la découverte des chants inuits en classe de composition, quand la musique concrète m’ouvrait le champ de l’écoute du monde dans sa diversité ? Les imbrications de la mémoire sont telles, que rien n’est jamais certain, que la conjonction de l’ensemble des conjectures n’est toujours que simple hypothèse, comment tout cela s’est-il noué ? J'ai retrouvé, il y a peu, les premières images et les premiers sons que j'ai tournés et enregistrés dans les années 1980 dans l’Arctique canadien, à ce moment où naissait une vie parallèle à ma vie d’artiste, qui commença par l’apprentissage de l’Inuktitut à l’INALCO* avec Michèle Therrien, à qui se projet est dédié et qui m’a initié au monde inuit.
Dans Tumik, j’improvise sons et images, au gré des pérégrinations de ma mémoire - des propositions plus nettes d’autres plus floues - mêlant ces deux histoires fusionnées, oscillant sans cesse entre montrer la vie et s’en échapper par la poésie du visage furtif d’une enfant qui porte un bébé sur son dos, de la puissance narrative du blizzard qui souffle sans obstacle sur ce sol aussi blanc que lui, l’océan gelé. Il me semble que c’est ici que commence vraiment cette histoire, sur cette mer figée où le marin ne peut couler. N’oubliant pas qu’enfant j’hésitais entre devenir marin explorateur ou musicien et que pour finir je n’ai pas vraiment choisi entre les deux. Si un mot devait relier tous ces sons et images, ce serait le mot "jeu" dont les fonctions sociales et artistiques sont si présentes dans cette culture. » - Philippe Le Goff
*Institut National des Langues et Civilisations Orientales, école unique, familièrement appelée Langues’O, dont la fondation renvoie précisément à l’époque des voyages d’exploration et de colonisation.
Production et diffusion : Athénor scène nomade - CNCM, Saint-Nazaire
En lien avec Tumik, existe une installation sonore, Nipi, réalisée par Philippe Le Goff et Bernard Poupart :